Dans la presse : Education Juin-Juillet 2004.

samedi 17 juillet 2004
par  Jean-Claude ROLLAND
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Un article du Figaro paru le 29 juin 2004 et intitulé "Un collège de ZEP réinvente la distribution des prix" m’a interpellé et me semble mériter quelques lignes ici.
Présenté comme une expérience pilote par l’auteur de l’article, expérience dont les objectifs seraient de célébrer les réussites et d’éviter que les meilleurs élèves ne soient traités de "bouffons", cette action du collège de Pierrefitte situé en ZEP a le mérite comme le martèle le principal d’annoncer haut et fort que "l’excellence existe, même en ZEP".
Cependant, si le classement restauré dans les classes de 3ème a remotivé les élèves proche d’une "moyenne convenable" il est loin de mobiliser les élèves ayant plus de difficultés quant à la maîtrise de la langue et des "savoirs fondamentaux". L’auteur s’attarde par ailleurs sur les stratégies d’évitements des élèves convenables qui s’emploient à éviter et ignorer les "perturbateurs" présenté comme le lot quotidien des classes de collèges de ZEP.
Qu’en penser ? Cela me laisse dubitatif : certes valoriser les réussites est plus qu’utile mais aussi faudrait-il valoriser justement les efforts des élèves les plus fragiles, bien plus méritants me semble-t-il que les élèves atteignant un "niveau convenable".

Autre article, cette fois dans le Monde daté du 7 juillet, titre Les élèves du privé réussisent légèrement mieux que ceux du public.
Cet article en réaction à la parution d’un dossier de la DEP qui annonce la réussite au bac à plus de 70 % des élèves issus exclusivement du privé contre 59,1% pour ceux du public.
Quelques éléments d’analyse sont proposés :
- Le taux de redoublement dans le primaire privé est voisin de 0.
- Le niveau est sensiblement le même à l’entrée au collège
- Cependant à l’issu du secondaire, les chances de réussite d’un élève issu d’un milieu ouvrier sont de 67 % pour le public contre 73 pour le privé.
- Au regard des catégories socio-professionnelles, on note 40,5 % d’élèves issus de milieu défavorisé dans le public contre 26,7% seulement dans le privé.
Les raisons des parents de se tourner vers le privé sont multiples, mais elles sont souvent associées à une réussite de l’élève moindre dans le public ou encore liées à un changement d’établissement, de l’école au collège ou du collège au lycée. sachant que l’offre de formations est supérieure dans les lycées publics.

Un article du Monde, daté du 25 juin, analyse un bilan de chercheurs sur Les enfants scolarisés dès l’âge de 2 ans [qui] affichent des résultats légèrement supérieurs en CP.
Les modes de garde des enfants, crèche, asssistante maternelle ou école maternelle ont des effets sensiblement variables : les activités pédagogiques seraient plus représentées à l’école et avec les assistantes maternelles.
Un point est relevé et me semble-t-il important à rapporter ici est le temps d’inactivité de l’enfant. Les élèves de 2 ans à l’école maternelle passeraient près de 40% de leur temps de présence en inactivité !! Certes l’encadrement est moindre à l’école mais ce chiffre me paraît inquiétant. Allons vers plus de jeux libres comme le préconise le rapport rédigé par la directrice du labo de psycho de l’université de Nantes.
Quant au gain résultant de la scolarisation précoce, il est évalué entre 0,8% et 3% suite à l’évaluation de 10 000 enfants au CP.
http://www.recherche.gouv.fr/recherche/fns/florinresume.pdf

Dans un article du Monde, daté du 25 juin 2004 intitulé L’influent docteur Milcent prône la grêve en cas d’exclusion d’une élève voilée, le journal rapporte les préconisations d’Abdallah Milcent, membre du C.A. du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM).
Ce membre influent de la communauté musulmane propose une action des citoyens prêts à défendre les droits de l’homme : retirer leurs enfants des établissements scolaires pendant une semaine si une élève portant un signe religieux discret est interdite de cours
Il préconise également des recours systématiques pour obtenir l’annulation des réglements intérieurs interdisant le port de tout couvre-chef et soutient le port des bandanas recouvrant l’ensemble des cheveux mais noués à l’arrière
Tout cela, souligne l’auteur de l’article, annonce les grandes manoeuvres préparant la rentrée, d’autant que nos écoles devront modifier leurs réglements en particulier en ce qui concerne l’assiduité et la laïcité dès septembre afin de le faire voter aux conseils d’école du 6 novembre 2004.

- Circulaire du 18 mai 2004
- Présentation de la Réunion préparatoire à l’élaboration des réglements intérieures
- Eduscol : assiduité scolaire