L’expression est ambiguë, mais peut être ne l’était-elle pas au XVIIe siècle... Je pense que vous avez raison sur ce point et que "en bon françois" fait moins référence à la langue qu’au peuple, et est plutôt équivalent à "en tant que bon français, c’est à dire libre".

François vient de français qui vient de franc qui fait référence à affranchi c’est-à-dire libre. Cette fable renvoie souvent à celle du loup et du chien, et donc au thème de la liberté. S’il précise "en bon françois" c’est pour insister sur le fait que l’âne fait son choix librement. Je ne suis pas sûre que La Fontaine ait d’autres considérations ...

Le dernier vers me parâit devoir être commenté aussi. Pourquoi en effet La Fontaine tient-il tant à ce que l’âne précise que sa morale est énoncée "en bon françois" ? Quel serait le rapport entre avoir un maître et parler "françois" ? Pour le dire autrement, de quel(s) autre(s) maître(s) pourrait-il s’agir et à quoi la fable pourrait-elle aussi, de manière oblique, faire référence...?

Remarquer aussi que l’âne est plus libre que son maître que la peur fait fuir...L’âne, lui, assume la liberté que son maître prend de le faire paître dans un pré qui n’est pas le sien. Ccntrairement à l’animal, le maître de l’âne n’est pas son propre maître.
Il convient donc aussi de se libérer de toute sorte de "maîtres" que l’on porte en nous. On est esclave de beaucoup de choses. La servitude est parfois volontaire...Qu’est-ce qu’une "mentalité d’esclave" ?