Une rentrée comme les autres ?

Parlons de l’école
dimanche 9 octobre 2005
par  Jean-Claude ROLLAND
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A un mois de la rentrée scolaire sans problème majeur, voici ce qu’a été la situation sur la ville :

- une quinzaine de postes vacants sur la ville, postes connus et situation prévisible
- une vingtaine de congés (maladies, congés longs, grossesses, ...) qui crèent un énorme problème de remplacement. Situation également prévisible en ce qui concerne les congés longs et les grossesses.
- 50 classes sur la ville sans enseignement des
langues
. L’annonce de l’enseignement des langues dès le CE2 alors que ni la formation des maîtres ni le budget de recrutement d’intervenants extérieurs n’étaient prévus paraît bien ridicule.
- annulation de stages de formation continue : les personnels de brigade de formation continue étant "réquisitionnés" sur des remplacements, alors qu’ils devaient remplacer les collègues en formation. Situation que nous connaissons bien puisqu’elle est redondante depuis 2 ou 3 ans.
- Les Assistants de Vie Scolaire non recrutés
- scolarisation incomplète des enfants de trois ans, inadmissible.
- ouvertures de classes en maternelle sans maître
- recrutement tardif de collègues sur la liste complémentaire du concours et placés devant les élèves sans formation
- situations des collègues listes complémentaires souvent problématiques : postes "difficiles" (CLIS, Réseau, ...), trajets domicile-travail longs, logements, ... .

Aujourd’hui,
- quelques postes restent vacants malgré l’ouverture de la liste complémentaire par le Rectorat de l’Académie de Créteil,
- la couverture en langues vivantes est sensiblement la même, des financements seraient "recherchés" par l’IA pour recruter des intervenants extérieurs,
- les collègues remplaçants sont toujours mobilisés sur des congés longs et donc il est impossible pour l’IEN de remplacer les congés et autorisations d’absence
- les AVS ne sont pas recrutés
- des classes ont vu "défiler" devant les élèves 3, 4, 5 maîtres depuis la rentrée
- Les jeunes collègues "listes complémentaires" ont bénéficié "largement" d’une ou deux journées d’observation dans des classes en guise de formation avant de rejoindre leurs postes

Des collègues ont été reçus par l’IA adjoint qui n’a pu apporter de réponse, une délégation a questionné l’IEN qui a confirmé que cette rentrée était difficile sur notre ville.

Sans tomber dans le "pathos", j’ajouterai ici quelques éléments de contexte :
- attaques systématiques de l’école dans les médias (Sauver les lettres, hommes politiques, journalistes, ...)
- des "provocations" concernant l’école "libre" considérée comme étant aussi l’école de la République
- un gouvernement "sourd" à toutes revendications salariales ou même concernant les conditions de travail
- la condamnation définitive de notre collègue Philippe, et celle d’autres, prenons comme exemple celle d’un proviseur de lycée pro suite à un accident survenu alors qu’un de ses élèves faisait un stage dans une exploitation agricole
- la situation de certains de nos élèves hébergés, sur le département et ailleurs, refus de les scolariser
- la chasse aux clandestins et les séparations de famille

Nos collègues, usés par ces situations, dénonçant ces conditions ne veulent plus entendre parler de projets, d’évaluations, de pédagogie.

C’est pour nous, formateurs, un message fort : "Le métier a-t-il aujourd’hui encore du sens dans ces conditions ?".


Commentaires  Forum fermé

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Une rentrée comme les autres
samedi 15 octobre 2005 à 19h33 - par  Jean-Claude ROLLAND
samedi 29 octobre 2005 à 16h38

Je vois pour ma part dans cette renrée scolaire une volonté délibérée de mettre à bas l’Ecole publique dans nos quartiers, de favoriser ainsi la "fuite" de familles qui pourraient rester mais qui sont légitimement inquiets de la dégradation des conditions de fonctionnement de l’Ecole publique.
Cette stratégie gouvernementale , car il s’agit selon moi d’une stratégie délibérée, vise à discréditer le service public d’enseignement au bénéfice de l’école privée, ce que les récentes déclarations scandaleuses du ministre ont d’ailleurs confirmé.