Remplacements dans le 93.

jeudi 21 janvier 2010

Reçu par mail ce soir ...

Aujourd’hui, mercredi, manif. Nous étions une petite centaine de pèlerins regroupés sous une pluie glaciale, non loin de notre ministère. Motif : le non remplacement des personnels malades dans le département.
L’explication est simple. La Seine-Saint-Denis se caractérise par la très grande jeunesse de ces professeurs, de ces professeuses plutôt, car ce sont elles l’origine du mal. Comme elles ont l’audace de vouloir concilier une vie familiale et un travail, il arrive que certaines d’entre elles soient par moment enceintes ( dans mon école quatre collègues sur un total de quinze, ont accouché ou vont accoucher dans l’année ) et le personnel de remplacement est quasi-exclusivement réservé à réparer les dégâts occasionnés par leur petite lubie.
Quand l’un de nous tombe malade, l’administration n’a plus personne sous la main. Evidemment en ces temps de régression sociale avancée, inutile de parler d’embaucher.

Quatre solutions nous sont donc proposées à nous les petits soldats de l’Education Publique Séquanodionysienne pour éviter de répartir les élèves des maîtres absents dans des classes où ils passent la journée à suivre un programme qui ne les concerne généralement pas.

Pour ces dames :

- Laisser les galipettes au vestiaire, et revenir au temps de " L’école, ma seule famille, ma seule patrie ".
Pour les autres :

- Venir malade à l’école, muni de couches en cas de gastro, dopé à la vitamine C en cas de fièvre, sur un brancard en cas d’accident.
- Faire cour via Internet comme il a été suggéré il y a quelques mois par un membre du gouvernement, la vidéo surveillance prenant en charge les possibles déviances des cancres ou des petits malins, dès leur mise en rang dans la cour de l’école.
- Faire le zouave un après-midi sous la pluie glaciale sus-nommée pour réclamer de la part de notre administration un peu de bon sens à défaut de clairvoyance.
Solution que nous fûmes un certain nombre à choisir. Il pleuvait, il faisait froid, nous avons beaucoup gueulé pour nous réchauffer et nous croire plus nombreux. Finalement cette petite virée s’est avérée fort sympathique. Le seul problème, c’est que j’ai attrapé la crève et que demain… je risque fort de rester au lit.

Antoine T.


- Lire ici surl’Huma : Des milliers de jours d’école perdus dans le « 9-3 »