Le "contrat didactique"
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Au cours d’une séance ayant pour objet l’enseignement à un élève de connaissances déterminées l’élève interprète la situation qui lui est présentée, les questions qui lui sont posées, les informations qui lui sont fournies, les contraintes qui lui sont imposées en fonction de ce que le maître reproduit, consciemment ou non, de façon répétitive dans sa pratique de l’enseignement. Dans une activité de classe, tout fonctionne comme si les partenaires (élèves et maître) avaient à respecter des clauses qui n’ont jamais été énoncées, et encore moins discutées. [1]
Il ne s’agit pas d’un véritable contrat, puisqu’il s’agit d’implicite et de non négocié. Les intentions de l’enseignant doivent cependant être claires pour les élèves. Lors des mises en oeuvre de projets ou lors des activités de classe, l’attitude de l’enseignant est importante.
Après la détermination du projet, il s’agit d’abord pour tous de le mener à son terme, de faire un bilan de nos connaissances, de déterminer nos besoins, d’entrer dans la recherche, dans l’écriture. Lors des moments de confrontations, la parole de tous, par l’habitude des conseils, est écoutée, intégrée au projet collectif, la personne n’est en aucun cas jugée, évaluée, notée. Les prises de paroles dans les groupes sont libres, libérées des interventions de l’adulte, les cheminements, les questionnements, les pauses devant les obstacles ne donnent en aucun cas lieu à jugement, évaluation, bilan, appréciations, ...
Lors des recherches, l’élève sait que le maître détient la réponse à sa question, ou du moins une réponse. Comment chercher, s’investir, se construire s’il suffit de poser la question au maître ?
Répondre à une question par une question, organiser la mobilisation des idées du groupe autour de la question, rebondir sur les interrogations, aider à répertorier les stratégies de recherche d’informations, refuser l’évidence ... sont des conditions nécessaires pour que s’engage chez l’élève une démarche de recherche.
- 19° Les notes et les classements sont toujours une erreur.
20° Parlez le moins possible.
21° L’enfant n’aime pas le travail de troupeau auquel l’individu doit se plier. Il aime le travail individuel ou le travail d’équipe au sein d’une communauté coopérative.
22° L’ordre et la discipline sont nécessaires en classe.
23° Les punitions sont toujours une erreur. Elles sont humiliantes pour tous et n’aboutissent jamais au but recherché.
24° La vie nouvelle de l’école suppose la coopération scolaire, c’est-à-dire la gestion par les usagers, l’éducateur compris, de la vie et du travail scolaire. [2]
Ces attitudes de l’enseignant doivent être énoncées clairement aux élèves, ils doivent alors en percevoir les finalités. « Je connais la réponse à ta question, mais, ce que je fais ici, avec toi, c’est te guider pour apprendre, pour avancer dans le projet. Cherchons tous ensemble. Comment allons nous nous y prendre ? »
[1] Brousseau G., Fondements et méthodes de la didactique des mathématiques, La pensée sauvage, 1986
[2] Freinet Célestin , Pour l’école du peuple, Maspero, 1980 ; 1ère éd. 1928