À propos du spectacle « Les fabulistes »

mercredi 13 avril 2005

Quand deux fabulistes se rencontrent, que font-ils ? Ils se racontent des fables. En l’occurrence, quand le premier, représentant Esope, raconte la sienne, le second, La Fontaine, expose sa version de la même fable.

La mise en scène évoque les salons mondains, comme celui de la duchesse d’Orléans ou de Mme de La Sablière, pour lesquelles La Fontaine travailla successivement, et l’art de la conversation, très en vogue au XVIIe siècle. Le contexte présenté ressemble donc à celui des premières lectures que La Fontaine (dont le personnage est joué par la comédienne Sabine Larivière) fit de ses fables avant même de les publier.

Le spectacle (renseignements pris, il s’agissait d’une « commande mairie ») était à l’origine destiné aux collégiens et éventuellement aux élèves de CM2. Pour ma part, j’ai adoré, et je tiens à féliciter et remercier les acteurs, mais je comprends aussi pourquoi mes CM1 ont décroché à mi-parcours :

1/ À côté des fables les plus connues que les élèves ont pris plaisir à entendre, il y en avait beaucoup d’autres qu’ils découvraient pour la première fois.

2/ À cela vient s’ajouter le fait que l’écoute, même attentive, de textes difficiles, ne suffit pas à elle seule à capter l’intérêt des plus jeunes (pas toujours faciles non plus !). Mes élèves de CM1 ont clairement dit, en gros, que ce n’était pas assez « vivant » et qu’ils s’attendaient à voir des acteurs déguisés en animaux « jouer » les fables. Ils auraient donc préféré une mise en scène basée sur une interprétation libre des textes, et non sur leur seule lecture.

Je pense que la coordination/ collaboration entre la MTD et les écoles n’a pas été au top sur ce point, et qu’avant de proposer un spectacle aux collègues il aurait été bon de s’assurer qu’il était bien adapté au public du primaire. Ne serait-ce que par respect pour le travail des acteurs mis en présence d’un public susceptible à priori (et faut-il lui en vouloir ?) de ne pas toujours apprécier leur travail à sa juste valeur.

Quoi qu’il en soit la rencontre avec les fables se poursuit de toute façon dans les classes…

P.Rocher