Mépris !

dimanche 15 mars 2009

sur le blog de Laurent Rochut ...
Un article méprisant et insupportable de suffisance publié aussi dans un magazine gratuit "Côtémômes" (revendu à TF1), dont l’auteur de l’article tient la direction et qui est distribué, offert, dans les magasins « du pareil au même », « la grande récré », ... enseignes bien connues de tous les parents.
page 2, éditorial, par Laurent Rochut

C’est un usage en France de louer les enseignants pour leur courage, leur abnégation, la dévotion avec laquelle ils tiennent à bouts de bras l’Education Nationale. Les évaluations se succèdent, soulignant la médiocrité des performances de notre système éducatif ; on a beau démontrer que pour chaque euro dépensé, nombre de pays obtiennent de bien meilleurs résultats que le notre, rien n’y fait ! Aucun ministre ne peut tenir tête longtemps à la première armée de fonctionnaires de France. Si vous ajoutez à ça que les syndicats de parents d’élèves les plus influents sont assez mitoyens des syndicats enseignants quand il s’agit de mettre un bulletin dans l’urne, cela fait bien plus de connivences qu’il n’en faut pour que les choses changent un jour dans la grande maison de la rue de Grenelle.
Un Ministre de l’Education, Lionel Jospin, faisant de l’Education une priorité Nationale en 1989, déjà, avait appelé à mettre l’enfant « au centre du système éducatif ». On attend toujours !
Les professeurs des écoles, pour parler d’un corps que je connais bien pour en avoir fait partie près de dix ans, peuvent choisir l’école où ils enseigneront au privilège de l’ancienneté, à peine corrigé par une note de mérite qui, elle aussi, est largement indexée sur le temps passé dans la boutique. L’intérêt des enfants, selon les quartiers où on les oublie, à avoir en face d’eux des enseignants adaptés à leur situation est bien secondaire. Qu’importe, il y aura toujours un Ministre ou un syndicaliste pour louer le mérite des enseignants, dans la masse, collectivement, pour ne pas avoir à faire le tri. Pourtant, c’est bien là que le bât blesse. L’Education Nationale, dans ses grandes largeurs, n’a pas de troupes à la hauteur de la bataille à mener. Elle compte des godillots à foison, mais, quand ils défilent, c’est pour clamer haut et fort les excuses qu’ils se trouvent de ne pas pouvoir faire mieux.
Concluons par un problème d’arithmétique. Sur 10 enseignants, quand vous avez retranché ceux qui font ce métier pour être chez eux à 17h, ceux qui ont fini par ne plus pouvoir sentir les gosses, ceux qui ne les ont jamais aimés, ceux qui travaillent avec les mêmes fiches de préparation depuis quinze ans, ceux qui se sont arrêtés là parce qu’ils n’ont pas pu, ou pas su, épanouir sur le terrain de la recherche leur passion des maths, de la physique ou de l’histoire, ceux qui passent le tiers de leur temps à faire de leur classe un labo de citoyenneté pour futurs syndicalistes, combien en reste-t-il pour faire de leur classe un creuset d’enthousiasme et d’appétit de connaître ? Pendant que vous cherchez, des instituteurs font la grève du soutien scolaire en salle des maîtres et la réforme des lycées est remise aux calendes grecques.