Pré-rentrée

mercredi 1er septembre 2010


Aujourd’hui, jour de prérentrée de mon école en Seine Saint Denis, je n’ai quasiment pas bossé.
Je rassure tout de suite mes amis et connaissances, je vais très bien. Pas de maladie inopportune, ni coup de grisou ravageur. Au contraire une forme olympique suite à des vacances particulièrement reposantes. De plus ce matin il faisait beau, le café était à point et la confiture de mûres délicieuse. Sauf que... Sauf que what ?
Rien, un détail, une paille. Une première quand même dans ma vie professionnelle : trois postes non pourvus et pas de moyens de remplacement en vue pour le lendemain. Que faire d’autres que de rester dans un premier temps estomaqué puis de commenter l’impensable, l’inadmissible, l’irréaliste, avant de se demander ce que nous dirions aux parents et aux enfants le lendemain. Toutes nos excuses messieurs-dames mais soixante-quatre petits trognons devront attendre un peu avant d’avoir un maître... Les trois collègues débutants tombaient des nues, d’autres n’y voyaient que la continuité au mieux, d’une gestion peu reluisante, au pire, de la fameuse "casse du service public".
Les nouvelles alentours n’étaient pas plus brillantes, trente-quatre postes non pourvus dans notre ville, trois-cent pour tout le département.
Il fallait bien se réunir, ce que nous fîmes, repoussant jusqu’à midi la décision de l’organisation du lendemain. Bien nous en pris. Un premier remplaçant, pris sur la dotation départementale arriva vers dix heures, une autre une demi-heure plus tard et un dernier vers treize heures. L’honneur de l’Education Nationale était sauf ! Nous retrouvions la normalité. Demain, il y aurait un maître pour chaque classe... et plus aucun moyen de remplacement dans le département.
L’après-midi, la directrice étant de réunion à la circonscription, nous fûmes quelques uns à aider les trois débutants dans leur installation et à refaire la réunion du matin pour ceux qu’on avait dépêché dans l’urgence, et qui ne disposaient que de quelques heures pour préparer leur classe, établir les progressions, faire le point du matériel etc...etc...etc... Heureusement, deux avaient déjà enseigné. Le troisième semblait dubitatif. A quinze heures trente, je pus enfin m’occuper de ma classe.

A.T.