Depuis 1996, Philippe vit l’accident qui a eu lieu dans sa classe comme une charge insurmontable. Nous avons toujours essayé de le soutenir et tenons ici encore une fois à lui assurer notre solidarité et notre admiration pour son courage et son militantisme pédagogique. Nous n’oublions pas qu’il y a eu la mort accidentelle d’une enfant et nous nous associons à la peine des parents.
La justice poursuit son cours et son procès passe en appel le 28 ...
Au delà de la peine encourue, c’est un questionnement sur notre métier que soulève ce procès ... Pouvons-nous encore faire classe si une telle épée de Damoclès est suspendue au-dessus de nos têtes ? Que se passera-t-il si ... même si l’accident n’est pas aussi terrible que celui dont a été victime l’élève de Philippe ... des parents portaient plainte si leur enfant se blessait en classe ?

Un article destiné à la presse syndicale (rédigé suite à l’AG)

En décembre 2003, notre collègue Philippe a été condamné à cinq mois de prison avec sursis.
Le 28 octobre son procès sera revu en appel devant la 20ème chambre de la cour d’appel de Paris.
Philippe n’a commis aucune faute professionnelle. C’est contre toute attente qu’il a été reconnu coupable à l’issue des débats.
Coupable d’avoir pratiqué comme chacun d’entre nous, l’exercice ordinaire de ses missions, de nos missions.
Coupable d’avoir vécu dans sa classe un dramatique accident qui a entraîné le décès d’une de ses élèves.
Nous refusons de nous retrouver dans l’impossibilité d’exercer notre métier. L’école ne peut-être un sanctuaire, coupé de toute réalité, c’est un lieu de vie. Nous avons en permanence le souci de la sécurité de nos élèves et toutes les études démontrent que l’école reste un lieu sûr.
Pour assurer à Philippe leur soutien et leur solidarité, les enseignants d’Epinay :
 participeront aux rassemblements des 12 et 15 octobre devant la mairie à 11h45
 informeront les parents de leurs élèves par un courrier et par des réunions dans chaque groupe scolaire
 seront en grève le lundi 18 octobre 04
 se rassembleront à 14h devant l’inspection académique et demanderont à être reçus par M l’Inspecteur d’Académie.
Ils appellent les collègues du département à manifester leur soutien

Le délibéré de la cour d’appel sera rendu le 2 décembre. Un appel à la grève sera-t-il lancé ?