Historique des ZEP (1981-1997)

vendredi 2 janvier 2004
par  Réseau Eppée
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Le 1er juillet 1981, une circulaire du bulletin officiel de l’Education nationale annonçait la création de zones d’éducation prioritaires. Peu de personnes savaient de quoi il s’agissait, bien que le concept de ZEP ait été discuté depuis une douzaine d’années en France. Le véritable lancement du dispositif prioritaire eut lieu le 28 décembre 1981 avec la parution de la seconde circulaire.
1981 : l’innovation
Le ministre Alain Savary invite les enseignants des zones défavorisées à bâtir des projets de zone inter degrés et partenariaux pour sortir du cercle infernal de difficultés diverses qui se renforçaient les unes les autres et empêchaient la réussite scolaire. Le pari était qu’avec de l’énergie et de l’imagination, en mettant les parents d’élèves, les collectivités locales et les autres services publics à contribution, les équipes éducatives sortiraient en quelques années ces zones de leur situation.
Langage nouveau, mais surtout dispositif en décalage avec l’égalité territoriale qui prévalait jusque là (même si cette égalité n’était pas appliquée réellement) : désormais, l’Education nationale estimait avoir une responsabilité particulière d’adaptation dans certains territoires.
Parallèlement, Hubert Dubedout, maire de Grenoble, remettait un rapport "Ensemble, refaire la ville" qui enclenchait la politique de développement social des quartiers alors que le plan intérimaire de deux ans organisait l’effort d’adaptation de l’Etat dans les quartiers défavorisés.
1990 : l’organisation.
L’innovation de 1981 s’était enlisée petit à petit pour plusieurs raisons : le manque de continuité politique, la découverte de l’illusion qu’un projet, fût-il bien construit, remette une zone dans la moyenne nationale en trois ou quatre ans, l’imprécision des objectifs et celle des structures.
Dans la foulée de la Loi d’orientation de juillet 1989, la circulaire du 1er février 1990, signée par Lionel Jospin, va relancer les ZEP en retraçant l’objectif unique, la réussite scolaire, en soulignant la durée inévitable pour une opération de ce genre et en organisant le dispositif : désormais, pour mettre en oeuvre le projet de zone, c’est à dire ce qui institue l’existence de la ZEP, un conseil de zone sera installé, dirigé par un responsable dûment identifié et assisté d’un coordonnateur dont les tâches seront précisées dans la circulaire du 7 décembre 1992.
Ce dernier texte complètera celui de 1990 sur différents aspects, surtout ceux liés à la vie scolaire et au partenariat. Celui-ci se développe comme se construit alors la politique de la Ville : si les ZEP n’ont jamais été le volet scolaire d’une politique urbaine prioritaire, leur nature empêchant tout alignement automatique, elles ont toujours été liées aux différents dispositifs territoriaux des autres services publics.
1997 : le pilotage et l’évaluation.
Elle s’ouvre par la relance et les chantiers annoncés, pour l’année scolaire 1997-1998, dans la circulaire de Ségolène Royal du 31 octobre 1997. Elle réaffirme l’objectif de réussite scolaire et, s’appuyant sur le rapport d’une enquête des inspections générales commencée en 1996, rédigé par Madame Moisan (IGEN), et Monsieur Simon (IGAEN), et remis en septembre 1997, rapport mettant en évidence la nécessité du pilotage et de l’évaluation interne et externe permanente. Elle élargit la démarche par la création de réseaux d’éducation prioritaires.